La Danse : « La poésie de l’âme sublimée par le mouvement du corps »
Christine Lambert, danseuse professionnelle répond à nos questions!
Aujourd’hui la Team 1Day1Sport est allée à la rencontre de Christine Lambert, danseuse professionnelle pour qui danse rime toujours avec passion et transmission! Elle a répondu à nos questions au sujet de son parcours et de sa relation à la danse. Rencontre avec une femme énergique qui a fait de sa vocation, sa vie!
peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je vis à Saint Paul les Dax, je suis originaire de Tours mais vis ici depuis 21 ans. J’ai ouvert ma propre école en 2000 et j’y enseigne entourée de mes collègues, la danse individuelle, la danse de couple et des ateliers bien-être et danse en résidence sénior et à l’hôpital thermal de Dax, le handicap faisant partie de mon projet professionnel.
C’est quoi la danse pour toi ?
C’est la poésie de l’âme sublimée par le mouvement du corps.
Comment en es-tu venue à danser, et plus précisément comment le Tango s’est imposé dans ta vie ?
J’ai commencé à danser dès l’âge de 4 ans, ma mère avait été voir une médium quand elle m’attendait, et cette femme lui avait dit qu’elle aurait une fille ( à l’époque on ne pouvait pas savoir le sexe de son enfant), et qu’il faudrait me faire faire de la danse car cette enfant en ferait son métier!
Elle n’a pas eu besoin de me pousser, dès que j’ai su marcher je dansais. Pour moi la danse m’a « sauvée » à de grands moments de ma vie, enfant pour fuir la lourdeur du climat familial, puis plus tard dans ma vie d’adolescente et d’adulte aussi, je m’isolais dans ma bulle d’imaginaire que la danse m’apportait, cette magie qu’elle seule peut donner..
J’ai très vite eu envie d’enseigner, le Tango est venu en dernier dans mon parcours professionnel, par hasard en 1998, je souhaitais enseigner les danses à deux, le professeur qui m’y a initiée au départ donnait des cours de Tango Argentin. Je me suis sentie attirée par cet univers très nouveau pour moi : l’écoute de l’autre, cette culture musicale si riche, la beauté et l’élégance que le couple dégage en dansant le Tango, le mystère qui entoure cette discipline. Il fallait que j’essaie..et je suis devenue addict.
Pour moi avec le swing, c’est la Rolls Royce des danses de couple et je pouvais aussi utiliser tout ce que les autres danses longuement étudiées auparavant m’avaient apporté dans le tango , donc ce fut une révélation. Tout prenait réellement un sens dans ma vie de danseuse et de professeur.
Tes meilleurs souvenirs liés à la danse ?
Mes premiers spectacles de danse dès 4 ans, que je vivais quasi religieusement, j’absorbais visuellement tout ce que je pouvais, cachée derrière le rideau de scène, en voyant les danseurs des grandes classes évoluer ; je vivais les émotions ressenties par la scène avec intensité même enfant c’était très puissant et ça me nourrissait toute l’année pour attendre le prochain spectacle de fin de saison! Regarder les autres m’apportait et m’apporte toujours beaucoup pour continuer à évoluer dans mon univers propre de danseuse et d’enseignante.
Quels-sont tes objectifs?
J’essaie de me remettre continuellement en question et d’écouter mes instincts sur ce que j’ai envie de faire, avec qui travailler, quels projets aborder, comment évoluer dans ma forme de danse (par exemple dans le tango).J’incite les élèves à aller explorer d’autres pistes, stages, travailler avec d’autres professeurs pour leur autonomie propre, que ce soit dans la danse comme dans la vie. En travaillant avec différents collègues, je découvre leurs univers, leur manière de transmettre, j’aime créer des synergies que ce soit en dansant avec eux ou en enseignant ensemble sur un projet.
Cette année en Tango nous allons beaucoup insister sur le rapport au sol, la connexion des pieds à la terre, l’an dernier la thématique essentielle était la conscience de son corps dans le mouvement…En danse individuelle, avec mes collègues nous continuons sur « les laboratoires de recherche chorégraphiques » où le stagiaire se dépasse, se livre, s’exprime, et découvre son potentiel parfois inconnu et donc souvent inexploité.
Mes projets plus personnels sont le développement de mon atelier de tango thérapie visant à amener les personnes en situation de dépendance neuro-dégénératives à une forme d’autonomie psycho-corporelle (travail sur l’équilibre, la respiration, la re-connexion sociale à l’autre en toute bienveillance, la reprise de confiance en soi), je souhaite me déployer encore plus dans l’accompagnement par la méditation que j’enseigne depuis quelques années, le développement personnel. Mieux se connaitre est essentiel pour se sentir bien et voire guérir certaines troubles ou maladies. J’ai par ailleurs commencé une formation en médecine Ayurvédique ( indienne) depuis Janvier afin d’être praticienne en ayurvéda et enrichir tout ce que je fais pour apporter aux autres d’autres pistes pour se développer.
Tu vois la danse comme une discipline solitaire ou collective ?
Je la vois comme une discipline « sociale ». Même en travaillant à sa barre tous les jours, seul(e), on est avec les autres, avec son professeur, avec le groupe etc on fait cas des autres, on a l’esprit de groupe, qui plus est en danse de couple où là, cela prend une dimension démultipliée : avant, seule je n’avais qu’à m’occuper de mon propre corps et de mes propres ressentis, en Tango par exemple je suis responsable de mon partenaire, du couple que je forme avec lui, je l’écoute, il m’écoute, nous sommes ensemble intensément, puissamment avec le corps, avec l’esprit, avec la musique, tous les 3. Quand je danse avec lui en démonstration, il y aussi les autres qui regardent et cette sensation nous porte, c’est différent que seuls dans une salle en train de répéter. Oui c’est une discipline sociale, ce mot me convient plus que collective!
Dans mes cours de Rock par exemple j’aime la dimension conviviale qui s’installe très vite au sein du groupe. Les gens se lient, échangent leur coordonnées pour se retrouver chez les uns ou les autres, en dehors du cours, je suis sereine lorsque je vois du lien créer grâce à la danse !
Qu’est ce qui t’inspire, quel est ton processus de création ?
La musique a une grande importance dans mon processus créatif, si le morceau musical ne me plait pas, même avec le meilleur élève je ne pourrais rien construire chorégraphiquement. La musique me donne envie de créer, je « vois » le mouvement se dessiner dans mon imaginaire. Puis les élèves m’inspirent, une peinture, une sculpture, la gestuelle des danseurs que je vois en spectacle lorsque je ne suis que spectatrice, la proposition que les élèves me font lorsque que je les fais travailler en cours privés pour préparer pour un concours une danse.
Le mot de la fin, un petit truc à toi à partager aux danseurs en
devenir?
Le respect des autres, qu’ils soient danseurs amateurs, professionnels ou enseignants, respecter les autres c’est essentiel et se souvenir d’où on vient pour garder la tête sur les épaules et éviter que l’ego ne se déploie trop 😉